Lundi 1er septembre 2014 à 22:50

Une étreinte de toi - je veux m'évanouir dans ton parfum

Parfois, je regrette qu'ils se fassent des câlins partout et pour un rien, j'aurais préféré sans doute te serrer la main formellement, te claquer une bise lointaine. Il n'aurait pas fallu que j'éprouve l'espace de ton corps entre tes bras, la fichue odeur de ta peau, 

je

dix jours que je suis rentrée et j'ai l'impression que ça fait cinq mois parce que chaque heure compte triple quand tu ne m'appelles pas

je peste en silence, je m’entraîne à éprouver de mauvais sentiments envers toi
je suis gênée à l'idée de te croiser par hasard aux endroits où l'on pourrait se croiser par hasard

ça ne fait que dix jours et j'ai l'impression d'avoir usé deux vies

Dimanche 17 août 2014 à 12:06

Je pourrais, si c'était toi, faire l'amour n'importe où, je crois. Tu comprends pourquoi j'essaie de m'empêcher de penser à toi. A ton approche, j'ai eu la sensation d'être une tempête, un effroyable désordre des équilibres. Il me faut un long moment pour me calmer, pour te rejoindre un peu, pour aller vers ce pays où respirer a un goût. Je t'ai vu déguster l'air que tu respires. Tes mains amarrées à moi canalisent mes voltiges, entre tes bras je suis concentrée, dense, presque calme. Comment, en ton absence, faire taire les roulades de mes pensées ? Quand je n'aimerai rien que me vautrer dans ta saveur... J'écris sur des bouts de papier Je pense à toi, et je m’enchaîne au silence pour ne pas te les envoyer. Je ne veux que débarquer dans la ville et te retrouver. C'était trop peu ou bien pas assez. Tu inondes de sérénité, pourtant tu goûtes le feu. J'ai flairé un peu de l'animal dans ton enthousiasme d'humain. L’envie d'une brûlure de toi m'omnibule somnambule, je fantasme les déchirures, la lave, l'orage. J'essaie de m’empêcher de penser à toi, mais je n'ai rien de mieux à me coller sur la paupière. Je tente de contrôler un peu. De ne pas me laisser aller. Et toi, tu n'as pas le droit de partir avant d'être venu. On n'est pas obligés de se tortiller et de jouer la valse des amants, mais je veux ne serait-ce qu'une fois dormir à ton épiderme, dans l'odeur épicée de ton torse, dans la soie tendre de ton cou, dans l'univers rassurant entre tes bras, au souffle doux de ton oxygène.
Je me retiens très fort, je me retiens par dessus bord de t'écrire - te crier tout ça.
J'essaie de m'empêcher de penser à toi.

 

Dimanche 27 juillet 2014 à 0:19

Ma peau a l'odeur de toi, ma robe six fois plus. Mon corps va à la fatigue, mais ma tête reste perchée sur ces pulsations qui m'ont drainée. J'ai la bouche qui brûle, d'avoir trop goûté, j'ai la bouche qui dit Maintenant, sommeil. Je devrais écouter mon corps, tout est pourtant très clair, mais il y a ce parfum de toi, là. Ce n'est pas assez, ou bien c'est déjà trop.

Jeudi 24 juillet 2014 à 10:48

Je ne sais pas si ce vent me fait du bien; mais il fait quelque chose, il s'engouffre sous les habits, par les jambes, il s'échappe par le cou, le foulard flotte, sauvage; on a des cheveux pleins les yeux. Tempête, ces bourrasques sont si rares à Berlin, elles frictionnent la vie, la rappellent à la surface, comme un jet d'eau glacée dans une douche tendre. Je veux me tenir à bout portant dans le vent, tout en haut du rocher, pressentant la chute, attendant l'envol.

Lundi 14 juillet 2014 à 13:29

Je poisse. La brioche colle à mon estomac, la confiture ne descend pas, la lumière du jour colle à la peau de mon nez, de mes joues, c'est bouché, la nuit colle à ma paupière inférieure, l'ennui colle aux rideaux, le silence colle à la musique, la chaleur colle à mes os, l'immobilité coule dans l'eau de la douche.

Lundi 30 juin 2014 à 21:12

Mardi 24 juin 2014 à 0:11

Quand j'avais le coude dans le plâtre, je dormais avec un oreiller sous le bras, pour que le sang circule et parce que c'était lourd, tout ce bazar. J'étais pas trop rassurée, je protégeais mon bras en le tenant avec mon autre main, le plâtre bien calé contre mon ventre, au chaud. Le jour où un infirmier a libéré mon coude, je me suis retrouvée beaucoup plus légère mais surtout à moitié seule dans mon lit. Toutes ces nuits, j'avais eu l'impression de veiller sur un bébé, une petite chose toute tiède au creux de moi. Je m'étais prise d'affection pour cette sensation là.

Depuis, finalement, l'habitude est restée. Quand le sommeil vient, je blottis un petit coussin à mon ventre. Pas un grand, un grand prend trop de place, ce serait comme faire semblant d'un corps. Je veux le petit, celui qui se serre à mon nombril et me chauffe juste ce peu de peau. Là, juste là, je trouve un apaisement, quand tout le reste se crie se tord, juste là tout est paisible, entre mes bras repliés sur mon ventre autour du petit oreiller.

Quand j'essaie de faire sans, c'est la tempête dans mon corps. C'est comme s'il ne trouvait plus le calme qu'en devenant un abri, un refuge. Parfois je me dis que l'on ne peut pas être enceinte d'un bout de tissu. Peut-être un peu quand même ?

Dimanche 22 juin 2014 à 17:36

16h, sonner
pour prendre un bain

les faire tomber du lit

le voir tomber amoureux

penser : quel luxe
le sait-il

Samedi 21 juin 2014 à 23:35

J'AI ENVIE DE RENCONTRER QUELQU'UN

PARCE QUE J'AI ENVIE DE FAIRE L'AMOUR

PARCE QUE J'AI ENVIE DE ME RÉVEILLER
À DEUX AU PETIT MATIN

PARCE QUE J'AI ENVIE DE JOUIR

PARCE QUE J'AI ENVIE DE MORDRE

PARCE QUE J'AI ENVIE DE FUIR
LA FUITE EN AVANT

CELLE QUI ME DONNE ENVIE

D'OUVRIR LES RIDEAUX D'UN COUP

D'AGRANDIR MON ENCLOS

DE TRANSFORMER LE DICIBLE

LE DICIBLE EST TOUJOURS TROP

LE DICIBLE DOIT S'APPRIVOISER

J'AI ENVIE D'APPRIVOISER

QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU

UNE ÉNERGIE DANS LA PEAU

J'AI ENVIE QUE L'ON M'ÉTOUFFE

PARCE QUE J'AI ENVIE DE CRIER 

PARCE QUE J'AI ENVIE DE CHERCHER DE L'AIR

J'AI ENVIE DE CHOIR NUE

PARCE QUE J'AI ENVIE DE LIBERTÉ




PARCE QUE J'AI ENVIE

D'APPÉTIT

 

Lundi 16 juin 2014 à 1:33

Veux-tu bien me lécher les paupières s'il te plait, j'ai regardé tellement de séries aujourd'hui j'ai les rétines qui vomissent des gravillons. Il y ce lit de 4m² dans ma chambre et personne à mettre dedans pour le rendre plus petit, quel gâchis. Tout sent la lessive, on se croirait dans une machine à laver, c'est bien la seule sensation qui pourrait me faire sourire. Pour le reste c'est de la colère triste et de la hargne qui radote et yoyote : j'écris des lettres dans ma tête, j'insulte des humains qui n'en savent rien. Sois sûr d'être l'un d'eux et profite de ce silence que je t'offre. Être de mauvaise humeur un dimanche à Berlin, c'est ce qu'il peut m'arriver de pire. J'essuie des pleurs au mascara dans les draps propres, et puis j'étrangle le mot Berlin six fois par minute, je déteste ce mot, Berlin, ça veut dire quoi, Berlin, il y a quoi, ici, quoi ? Mes familles me déçoivent, elles me déçoivent et je voudrais distribuer mes âpretés, mais je ne sais pas en quelle occasion et sur quel ton. Quel l'on m'oublie, bordel, que l'on oublie que je vis ici, que j'ai vécu là, que ça n'existe pas, cette réalité. J'irai danser toute la sainte journée, chercher quelques mains pour me tenir le ventre, chercher un inconnu pour passer sa langue sur mes paupières, pour laper mes oculaires. 

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