Mardi 24 juin 2014 à 0:11

Quand j'avais le coude dans le plâtre, je dormais avec un oreiller sous le bras, pour que le sang circule et parce que c'était lourd, tout ce bazar. J'étais pas trop rassurée, je protégeais mon bras en le tenant avec mon autre main, le plâtre bien calé contre mon ventre, au chaud. Le jour où un infirmier a libéré mon coude, je me suis retrouvée beaucoup plus légère mais surtout à moitié seule dans mon lit. Toutes ces nuits, j'avais eu l'impression de veiller sur un bébé, une petite chose toute tiède au creux de moi. Je m'étais prise d'affection pour cette sensation là.

Depuis, finalement, l'habitude est restée. Quand le sommeil vient, je blottis un petit coussin à mon ventre. Pas un grand, un grand prend trop de place, ce serait comme faire semblant d'un corps. Je veux le petit, celui qui se serre à mon nombril et me chauffe juste ce peu de peau. Là, juste là, je trouve un apaisement, quand tout le reste se crie se tord, juste là tout est paisible, entre mes bras repliés sur mon ventre autour du petit oreiller.

Quand j'essaie de faire sans, c'est la tempête dans mon corps. C'est comme s'il ne trouvait plus le calme qu'en devenant un abri, un refuge. Parfois je me dis que l'on ne peut pas être enceinte d'un bout de tissu. Peut-être un peu quand même ?

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