Dimanche 30 octobre 2016 à 17:03

C'est toujours quand tu bosses le lendemain que tu pètes une pile, que tu pleures comme une enfant, alors que tu voudrais tant dormir. Ça ne t'arrive jamais quand le jour d'après tu as libre, ce serait trop facile, tu pourrais aller courir la nuit pour te vider le corps. Mais là tu restes entortillée à tes oreillers parce que tu voudrais avoir du sommeil pour avoir de la force au matin, et pourtant avec insistance toujours tes mâchoires recommencent à trembler, tu as de la chaleur trop dans le dos, tu as mangé tellement, tellement, tellement de chocolat aujourd'hui, le sucre d'artifice dans ta tête, tu regardes le spectacle et c'est si triste. Je suis assez tétanisée ces jours ci et je ne veux surtout pas nommer cela, surtout pas, je pousse de toutes mes forces la tétanie contre les murs parce que je ne veux pas qu'elle soit là, je ne veux pas m'en occuper, je ne veux pas la discuter. 
Quand j'étais adolescente parfois j'ai voulu mourir, adulte plus jamais je n'envisage la mort, c'est trop dramatique, mais parfois je regrette que la disparition n'existe pas, un coup de chiffon et hop, tout cela n'est jamais arrivé, je ne suis jamais née.

Dimanche 30 octobre 2016 à 17:02

Et puis tu essaies d'être un humain meilleur, d'être plus calme, moins agressive, de mieux communiquer tes sentiments, d'appréhender les tempêtes, d'anticiper les dérapages, d'imaginer des outils, de fêter les victoires, de garder le cap sur : la clarté

et paf, en trois secondes, ça te fauche, la jalousie
et pire encore que la jalousie : la culpabilité d'être jalouse
quelle amoureuse est jalouse de ses amis ?
non mais vraiment, est-ce que ce monde est sérieux ?

Tu te troues le cul du matin au soir à faire que tout ça ait un peu de sens, le pire du mieux c'est bel et bien que ça fonctionne, que c'est joli et que ça a de la gueule, et puis il dit "truc et machin passent à l'improviste" et tu te retrouves enferrée dans une mauvaise humeur de tueuse.

mais enfin, Louise ? quelle pauvreté d'humanité t'amène ici à cette heure ? quelle marche as-tu ratée dans le gribouillis de ton âme ? y'a clairement un trou quelque part. je pense que c'est même plus une marche dont on parle : tu as du dévaler tout l'escalier.

Maintenant tu es dans la cave. J'irai pas te chercher.

Vendredi 14 octobre 2016 à 20:08

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Ce soir, à Berlin, je lis la Lettre à un amoureux. Ce sera à 22:22.
Et pour les petites âmes qui ont envie, il y aura un live dans facebook !

En cliquant sur l'image tu vas sur la page de l'événement où le live sera visible je pense.
Sinon je partagerai le lien sur ma page. Bisous doux.

Mardi 31 mai 2016 à 2:01

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Lundi 30 mai 2016 à 23:53

Tu n'imagines pas comme c'est bon de ne pas bosser un dimanche, je ne reviens pas, en fait. Je me suis réveillée toute étonnée à 11h30, et en découvrant cette grasse matinée lovée dans mon oreiller je me suis souvenue que les ouvriers ne bossent pas le dimanche, eux, et que du coup, fait exceptionnel, j'ai eu du sommeil à volonté en veux-tu en voilà. Tout est calme dans la cour de l'immeuble, même le balcon flotte, tranquille. Les voisins ni ne toussent ni ne râlent ni n'aboient, pas de portes qui claquent, pas de musique au bord des fenêtres, pas de concierge qui parle à ses chiens, la rue ne bourdonne pas au loin, il n'y a certainement pas de voiture, certainement pas d'humains, certainement pas.
J'ai mangé de la mousse au chocolat avec un brin de bonne humeur au bout de la cuillère, l'impression que le jour m'appartient par tous les bouts et que je pourrais bien en faire une pelote de paresse ce serait égal parce que ce serait délicieux.  J'aime l'idée que les magasins soient fermés, que mon frigo n'ait rien à redire dans le déroulement de ma journée, j'aime l'idée que les dimanches se bricolent toujours d'une manière ou d'un autre, s'improvisent et se colorent comme aucun autre jour de la semaine, dehors il fait été et je vais aller danser.

J'aime les dimanches à Berlin. Ce sont des respirations. Ce sont des pics de liberté.

Peut-être un petit pas réconciliée ? Peut-être pas.

Qu'importe. C'est dimanche.

La vie, quoi.

Lundi 30 mai 2016 à 23:52

J'ai ce cri enragé qui me défonce le ventre depuis hier, emprisonné là dedans à m'en mettre le vertige, à m'en défaire des nausées, je viens de me taper un hurlement d'ogresse dans un ascenseur vide, quelques secondes de rien, quelques secondes de pas assez, depuis je chante je suffoque je grimace je pleure, je respire sans souffle, je tangue aux frontières de la crise d'angoisse, j'ai le cerveau qui roule vers l'arrière et si j'avais une putain de caisse avec un putain de volant bordel de merde, je taillerai la zone, j'irai manger l'écorce d'un arbre jusqu'à avoir la voix qui saigne, je jetterai un duvet dans la nuit et j'irai voir ailleurs si j'y suis. Berlin m'étouffe, Berlin m'étouffe, Berlin m'étouffe, Berlin m'étouffe, Berlin m'étouffe, bordel, c'est par où qu'on sort.

Lundi 30 mai 2016 à 23:51

Sie haben mich nicht verdient.

Quand est ce qu'on est seul ? J'ai le monocycle de la colère qui fait des 8 entre mes yeux, qui me broie les arrêtes du nez, il dévale l'escalier de mes cotes, dérape dans un nœud de l'aorte, perd une pédale en butant à l'œsophage. C'est tellement ridicule, un monocycle, je n'en reviens pas qu'il soit si lourd, si brutal, si destructeur. C'est un petit monocycle de rien du tout, à peine équilibriste, même pas véliplanchiste, un petit monocycle qui se prend pour un bulldozer, un chien de combat, une horde de guerriers. Monocycle petit monocycle de rien du tout, que feras-tu quand je fermerai les paupières, toi qui n'a ni phare, ni roulettes ? Monocycle de la colère, la nuit me donnera victoire, tu n'y vois rien en son royaume et tu ne tiendras pas jusqu'à demain, je sortirai gagnante de ce combat de bêtise, alors laisse tomber, va, fous moi la paix. Allez, file, je te dis, cesse de me traîner dans les pattes, tu as l'air de quoi vraiment, à te faire mousser, à te donner du pouvoir, personne n'y croit, tu n'es rien, tout au plus un interrupteur à migraine, et il n'y a pas de gloire à cela, pas de gloire à cela.

Lundi 30 mai 2016 à 23:50

On crie, non, quand est-ce que qu'on crie ? Quand est-ce qu'on crie dans ces putains de ville où il n'y a nulle part, nulle quand où crier. Ces appartements qui se touchent, ces rues jamais vides, ces belles personnes qu'on ne veut pas effrayer. On crie, oui, mais combien, mais comment ? Elle est où, la cascade qui gronde pour couvrir un hurlement, il est où, le fleuve fou pour emporter la voix ? Ça résonne trop ici, trop de béton partout, j'ai encore l'écho du passage des autres humains sous ma peau, c'est bouché, il n'y a pas de ligne de fuite, pas d'horizon par lequel s'échapper. Putain de ville, je te vomis.

Lundi 30 mai 2016 à 23:49

Les gens sont finis à la pisse, de vraies merdes de la cervelle, frustrés à la connerie, élevés sous les pâquerettes, les gens sont des sous-gens, des vomisseurs de bile, des répendeurs de poison, qu'ils aillent au diable, qu'ils aillent se faire empailler, qu'ils restent, enfin ! enfin sans bouger dans leur petit monde étriqué, leur univers noir et sans relief, leur parfaite petite piscine à vomi. Qu'ils se fassent empaller, empailler, et ils l'auront, leur vie où rien ne dépasse, rien se respire. Une vie sans sursaut, une vie sans couleurs, une vie à leur hauteur. J'irai chier sous leur fenêtre, j'irai pisser à leur serrure, et je me casserai en princesse : un crachat de paillettes sur le bitume; une chiasse de confettis dans le caniveau.

Lundi 30 mai 2016 à 23:48

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