Jeudi 17 septembre 2009 à 23:38

Tremper un pied dans l'eau glacée, soupirer, et puis s'y jeter tout entière. Epouser le cimetière des feuilles noyées, nager à fleur de sable, s'enfoncer le temps de mille respirations. Remonter au ciel et frissonner, se dire que ça fait du bien, tout ce froid, ça claque ça fouette, ça donne envie de vitesse. Ne plus jamais avoir envie d'une piscine.

S'allonger au soleil, soupirer, et attendre. Attendre doucement tout doucement que ça brûle. Il faut d'abord que ça tiédisse, et plus tard, quand on a la patience, ça brûle. Le sourcil, la paupière, les pommettes, les lèvres, le lobe de l'oreille, le cou, le creux de l'épaule... les tâches de rousseur sur les bras. La peau et ses reliefs baignés dans une chaleur délicieuse qui picote et.
Genießen. Ce soleil qui va disparaitre de nos vies, s'effacer petit à petit, ne plus revenir avant des mois. Le garder à la frontière du visage, silencieusement, se dire que c'est éphémère.

Ouvrir les yeux, soupirer, regarder l'eau et le soleil s'embrasser dans la forêt, la lumière qui ondule entre les feuilles, ballet aquatique aérien d'une incroyable douceur, et se dire qu'aucun photographe ne saurait jamais voler cet envol d'étoiles, ce film d'animation projeté sur écran de nature, parce que c'est une magie de caméléon, qui, sitôt figée, se confond avec les éclaircies tombées du ciel. Alors le promeneur est unique spectateur d'une scène qui restera secrète.

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