Donne-moi de tes nouvelles... Chaque instant de ton absence-silence me creuse un tunnel au cœur, d'où s'échappe le souffle rare de mon impatience. C'est un tunnel minuscule, un tunnel croqué à la petite cuillère, un tunnel qui ne va nulle part. Donne moi de tes nouvelles... Je m'ennuie parfois, l'impression d'être une gamine-copine à barrettes sans barrettes, une enfant à collants qui porterait tout à coup des socquettes. Il manque un rire à la partition de mes heures, celui qui me bouscule le ventre lorsque tu es là. Donne-moi de tes nouvelles; il m'arrive de tourner en rond dans ma tête à ne pas savoir où est la tienne, à ne pouvoir imaginer, à ne ressentir que l'incroyable distance-immense, celle-là même qui sait aussi s'installer dans la proximité. Donne-moi de tes nouvelles comme je te donne des miennes, par ces oiseaux voyageurs que tu ne dois pas recevoir... Invente un haut-parleur-de-cœur, un amplificateur-fusée-de-pensées, trouve quelque chose qui clopinerait mieux que les radeaux-petits-mots que je laisse aux vents. Je clopine toujours à cloche-pieds tu sais, je ne mets jamais les deux pieds dans le plat, je sautille pour ne pas rester immobile; mais pourtant.
Donne-moi de tes nouvelles, te souviens-tu de nos bêtises ?
Donne-moi de tes nouvelles, te souviens-tu de nos bêtises ?