Je suis allée au refuge de mes draps parfumés eucalyptus, lire une fin de roman à la lueur de deux bougies. Il y faisait bon, il y faisait doux, une amorce d'âme réparée, de corps inspiré. Quand, arrivée à la dernière page, j'ai soufflé la lumière, la solitude m'a étreint plus qu'à l'habitude. Tranquille, sûre d'elle, elle m'a déstabilisée, raconté des histoires, donné des envies. Elle m'a emmenée tranquillement à la chouine, la pigne, la râle. Le caprice enfantin d'un câlin. Ne pas dormir seule, ne pas pourrir à moi-même. Le manège s'est mis en route dans ma tête et j'ai senti que toute la fatigue du monde aurait même du mal à le ralentir.
Alors je me suis relevée, je me suis assise à l'écran de l'ordinateur, je me suis abruti un peu les yeux. Pour ne plus le voir, pour ne plus rien voir.
En fait, c'est de cela qu'il s'agit : je ne me suis plus endormie sans être abrutie.
Alors je me suis relevée, je me suis assise à l'écran de l'ordinateur, je me suis abruti un peu les yeux. Pour ne plus le voir, pour ne plus rien voir.
En fait, c'est de cela qu'il s'agit : je ne me suis plus endormie sans être abrutie.