Dimanche 4 janvier 2015 à 12:21

Quand tu as pris l'escalier pour descendre au métro et que j'ai pris le trottoir pour descendre la rue avec mon sac à dos,
 
mon corps a pris une grande inspiration.

Toutes mes alvéoles se sont déployées, ont sorti leurs antennes, ont happé l'oxygène. Légère ivresse.

Depuis cet instant là, tu appartiens à une autre réalité, que je ne peux désigner. Je n'ai pas reçu la cartographie de mon cerveau, et j'ignore, de fait, où tu y es rangé. Mais j'ai eu la sensation d'un coup d'essuie-glaces qui te pousserai vers l'ourlet de mes paupières, d'où je ne saurai t'apercevoir.

C'est étrange quand on sait toutes les petites minutes passées suspendues à ton épiderme. Et pourtant, sans cruauté aucune, je me félicite de cette liberté et de cette solitude. Je suis bien soulagée de ne pas déambuler avec l'idée précise et permanente de toi dans les pensées. Je refuse avec sérieux de m'amouracher en distance.

Mais je sais que cet oubli de toi n'est en aucun cas définitif, et je redoute que tu ne viennes doucement, t'installer dans mon horizon. Je ne veux pas vivre avec un noeud au coeur.

Je suis curieuse de savoir s'il est possible de dérouler ce fil là, et qu'il ne s'emmêle pas; pas trop vite.

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