Prends mon coeur dans ta main. Est-ce que tu sens sa chaleur ? Est-ce que tu sens comme il est vivant ? Comme il palpite ? Comme il est fragile et demande à être aimé ?
Regarde moi. Tu vois mon corps ? Mon corps qui fuit, qui se dérobe ? Mon corps de transparence, de disparitions ? Mon corps de maladresse ?
Ces deux là s'aiment de passion mais ne savent pas vivre ensemble. Ils sont enlacés, mais ne tiennent pas la route.
Je suis les deux à la fois. Je vis sous les lois de mon corps, parce qu'il est le plus fort, qu'il prend toute la place. A force, mon coeur finit aussi par croire qu'il faut fuir et puis c'est tout.

Mais quand je sens mon coeur qui se rebiffe et se débat, qui me demande de trouver quelques mots à griffonner en son nom, j'ai envie de lui dire qu'on y arrivera, à faire taire la peur de notre corps, à baillonner les doutes qui l'habitent. Mais quand je le sens qui tremble d'espoir, je n'ose plus lui faire de promesse, je ne suis tellement sûre de rien, comment savoir... ?

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