Lundi 19 novembre 2012 à 2:04

J'avais trouvé un antidote à bien des malheurs et bien des bêtises, j'avais trouvé un antidote sans que l'on me précise une possible rupture de stock. On y est, il n'y en a plus, l'info m'est tombée dessus ce soir, j'ai donné un râteau, je viens de me faire larguer. On m'enlève une béquille et je m'ampute les deux pieds, je referme vite les fenêtres que j'avais ouvertes, je vais chercher le ciment et le mortier, j'ai des remparts à refaire, à reconstruire. Il n'y a rien dehors en qui en quoi je puisse avoir confiance, aucun refuge qui ne puisse m'accueillir, je le sais je le sens, c'est physique mon corps hurle TOUS AUX ABRIIIIIIIIIIS, les boussoles s'affolent, le petit peuple de mes folies est sur le pied de guerre et prêt à tout pour me défendre. J'avais endormi tous ces mondes avec des promesses, du sucre et des berceuses, la secousse a réveillé chacun d'eux : une douleur et c'est l'effet boomerang. Une seconde de doute, une minute de peur, une journée d'incertitude et déjà galopent des siècles de passé en direction du futur. Tous y vont avec l'envie d'en découdre. Je ne sais plus quoi dire, quoi faire, pour qu'ils réalisent comme ils se fourvoient, comme ils se battent pour les mauvaises causes, comme ils protègent les défauts au lieu de sauver les qualités. J'ai une armée de fous incontrôlée et dont jamais je n'ai su avoir la maîtrise, j'ai une armée de coyotes sauvages qui sont en chemin pour mes frontières. Ils vont s'organiser et passer en surveillance sanguinaire. Plus rien n'entre ni ne sort. Demain, je vais me déshabiller, on va me toucher, me toucher, quelle gaminerie, me toucher la peau. C'est ce qu'il me reste, la possibilité insipide du superficiel, les sensations épidermiques, quelle misère. Le reste, je m'assoie dessus. Danger estimé maximum, interdiction formelle de vouloir autre chose qu'un peu de matière. L'âme le rêve le calme la pensée le mot l'envie la douceur, tous ces anges volants et insaisissables sont désormais consignés dans l'infini du dehors. L'ogre en moi s'est réveillé cette nuit, la porte de la cave a été ouverte, il est revenu, il s'est assis à ma table, il n'a pas encore parlé, mais je sais, je sais, il va dire J'ai faim.

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