Lundi 31 janvier 2011 à 20:19

A quoi tu joues, gamine ? ce n'est pas le moment de pleurer. tu n'arrêtes pas de dire que tu n'as jamais été aussi heureuse, que jamais un mois de janvier ne fut aussi facile à Berlin. alors quoi, pourquoi tu serres les poings comme ça, pourquoi tu ne te lèves pas le matin, pourquoi tu ne te couches pas le soir, pourquoi tu as peur, pourquoi tu silences, pourquoi tu enfonces tes respirations au fond de tes poches pour retenir les larmes ? pourquoi ? pourquoi, pourquoi, pourquoi ? tout le monde y pense, mais en attendant, il faut bien vivre, gamine. arrête quoi.

Et les journées passent, légères, sans douleur oppressante, la petite locomotive de la vie tire vaillamment derrière  elle les wagons de rires et de sourires, les heures suivent leur cours entre les rails de ton existence, alors pourquoi dors-tu si longtemps, gamine, pourquoi sortir te rebute tant, pourquoi restes-tu sous ta couette toutes ces éternités, à quoi ça rime de jouer sans cesse avec les limites indécentes du retard ?

Tu te fiches doucement en l'air, tu ne te lèves plus pour faire à manger, d'ailleurs tu ne manges plus, tu trouves que c'est plus simple comme ça,

T'es maline, gamine. tu creuses ta tombe. t'attends désespérément que quelqu'un te prenne la pelle des mains et te dise " arrête ". moi je te le dis, gamine : arrête, arrête, arrête, mais quand c'est moi, t'écoute rien, t'entends pas.
 
J'essaie de te comprendre gamine, puis de toutes façons je comprends tout, je vois comme tu es bête, c'est comme si je t'avais faite, je vois comme tu lâches prise, comme tu gribouilles n'importe quoi pour ne pas crier ce que tu scandes tout bas, je sais bien que ce lit-radeau c'est le seul endroit où tu as l'impression que le vide sous tes pieds n'existe pas, mais bordel, gamine, d'habitude, le vide, tu sais si facilement le combler, tu marches à toutes allures avec des confettis dans les poches qui te chatouillent les doigts,

C'est comme si je t'avais faite. je sais que tu n'as pas envie de confettis, mais alors pas du tout. d'accord, gamine. pas de confettis. mais bordel, tu sais, qu'est-ce que tu me fatigues. je te jure je vais aller faire ma vie ailleurs, si tu continues tes airs de chouine. t'es tellement chiante, gamine, merde quoi, tellement.

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