Lundi 7 février 2011 à 7:54

La différence, c'est qu'ici, il reste quand même un peu de vie. Je déjeune avec C, je vais écouter les doigts de J sur le piano, on  mange des pâtes avec G,  je prends S en photo, V passe au vernissage et on court après les trams avec R. Tous les jours je m'occupe de bébé L et  vendredi même de J&F. Le mardi soir c'est jour de théâtre. Il reste donc un peu de vie. Mais c'est drôle la façon dont cette vie passe : elle s'oublie. Elle n'a, au présent, pas de goût. Je suis ici ou là et c'est toujours les mêmes battements de cœur suspendus à leur fil, dans le vide, ça sonne creux. Je ne ris pas et quand je parle un peu, ma voix me parvient en sourdine, comme un écho lointain. C'est une vie qui s'oublie. Elle n'a, au passé, pas de souvenirs. Je serai incapable de raconter plus en détails une des choses de la liste là-haut, tout me semble incroyablement opaque, intouchable et intouché. Comme si je ne faisais que survoler, comme si je n'avais pas été là, comme si je n'étais pas là. Le soir je rentre tard, j'ai l'impression de ne pas avoir été à la maison depuis quelques décennies, je ne sais plus trop où est le vrai du faux. Un matin, je me réveillerai et tout aura les mêmes couleurs qu'avant. Quel matin.

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://clignotants.cowblog.fr/trackback/3084672

 

<< Aujourd'hui | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | Quand on était plus jeunes >>

Créer un podcast