Samedi 14 mars 2009 à 14:19

Je dormais et Erlend s'est assis devant le piano. Le sommeil devient alors le théâtre de l'explosion de la cage thoracique, ça vole en éclats et ça s'éparpille. Notre piano blanc est posé dans la grande cheminée de la petite maison, et mon lit à rêves est installé dans la grotte en dessous. Le musique résonne et vibre dans le tuffeau, elle fait frissonner les murs de pierre, vient à moi avec une douceur et une légèreté exquises. Elle se condense en oxygène, me court dans les cheveux, m'enlace la peau. Quand Erlend s'amuse dans les aigus, ça s'envole comme un feu d'artifice et retombe doucement en pluie de confettis. Quand il danse dans les graves, la mélodie m'innonde en cascade de grosses gouttes paresseuses, elles ruissellent le long des murs et murmurent jusqu'à s'étouffer dans mes draps. Les poutres en bois du plafond rayonnent et semblent devenir pour quelques précieux instants les touches d'ivoire d'une musique à la sonorité unique. Et, quand Erlend arrête de jouer, c'est comme un coeur qui cesse de battre.

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