Mardi 25 janvier 2011 à 15:32


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Jouer à la fée est un jeu dangereux. Sans métaphore facile. Mes crayons de maquillage de clown colorés sont tout abimés-cassés, plus possible le matin de me faire des pois de couleur partout sur le visage. Alors j'ai adopté la paillette. Je conjugue la vie en paillettes, j'interprète la paillette, je fais ma fée en pluie d'étoiles. Sur les paupières sur les lèvres partout sur le corps j'étincelle, j'ai réinventé le concept tâches de rousseur, et celles-ci se voient même en hiver. Surtout en hiver. Dans le tramway je regarde au sol un instant et je tombe mes pétales dorés légers, ça virevolte, micro-scène-minuscule adorable. Je fais la bise aux français, je prends dans mes bras les allemands, et sur chaque silhouette je laisse un détail ultime, un détail qui désappointe et fait sourire. Je m'amuse de voir mes demoiselles voyager, elles sont espiègles et sautent partout, j'en retrouve sur le front d'un ami et je ris, sûre de ne jamais l'avoir effleuré au dessus des sourcils. Celui-là en a partout sur le visage, il clignote dans tous les côtés, comme si je m'étais blottie sur sa peau. Et les autres, tous les autres, lui son pull, elle son nez, elle sa main. C'est tellement doux et drôle, les journées passent avec délice. Mais jouer à la fée est un jeu dangereux. Sans métaphore facile. Le soir, je me glisse dans mon lit radeau couverture cabane de chaleur. Et tout à coup, l'idée des paillettes est l'idée la plus nulle du monde. Dans les plis du tissu, elles s'éloignent enfin de ma peau, ce qu'elles semblaient ne plus jamais vouloir faire. Et mon lit radeau couverture cabane de chaleur se transforme en piège à sommeil, en machine à insomnies. Mesdemoiselles les paillettes s'éparpillent avec la ferme idée de faire la fête toute la nuit. Elles grattent elles piquent elles mordent elles démangent elles attaquent mon épiderme, si petites mais tellement nombreuses... Mes nuits font une réaction allergique à cette idée de paillettes, je ne sais pas si je vais pouvoir fermer la paupière un jour, tant elles remuent dans tous les sens et me rendent l'obscurité inconfortable. J'ai du finir par m'endormir un instant, parce que le lendemain, au réveil, évidemment, ça recommence. J'adopte la paillette.

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