Vendredi 6 août 2010 à 0:05

J'ai tellement envie d'être amoureuse.

Je réalise que laisser quelqu'un être locataire de sa vie, ce n'est pas se mettre en péril, en danger. Depuis qu'Arian a réussi à m'apprivoiser, j'ai ouvert les portillons de quelques jardins fleuris que je gardais éloignés, j'ai jeté des peurs fantasques, allégés mes bagages, accepté de m'éloigner un peu de mes sentiers de solitaire.
J'ai découvert des sucreries et j'en veux plus, encore. Je veux apprendre à faire de vrais gateaux, des patisseries fines, des châteaux de bonbons, des cabanes de sucre. Je veux découper des rideaux de chambre dans du sirop à la grenadine, que les plis  des draps du lit aient l'odeur des thés épicés de noël, je veux des réveils nappés de chocolat, des nuits en mobile de barbapapa. Et si monsieur est plus salé que sucré, j'oublierai un peu les desserts pour goûter aux entrées...

J'ai tellement envie d'être amoureuse, je veux connaitre de nouveaux visages, de nouvelles bouches, de nouvelles promesses. Je voudrais glisser ma main dans une silhouette dansante, dans un ailleurs aux brumes ensoleillées. Je rêve d'une relation dessinée d'arabesques dans lesquelles se blottir, ou qu'il faudrait dévaler en cascades d'éclats de rire, quelque chose qui donne envie de créer, de se lancer dans des sculptures de papier sans les vouloir éternelles. J'ai besoin de petits bricolages, de fantaisies et de choses minuscules, je veux que les mots aient un poids, ou pas, je ne sais plus, je veux que l'on m'étonne. Je veux jouer à Louise Surprise plus qu'à Louise Bêtises.

Je comprends maintenant le besoin de se destiner à quelqu'un. Comme il peut être doux de se glisser dans une enveloppe et de dire Ouvre-moi et je serai à toi. Je sais aussi le plaisir de lire les autres, celui de se glisser derrière la première page, de se cacher entre les lignes et d'y écouter battre et frémir les ponctuations, de murmurer Comme j'aime l'élégance de tes points virgules, de proposer Viens, on va se broder des points d'exclamations.

Ce serait comme jouer au kem's et dire La chasse est ouverte, je veux que de nouvelles cartes fassent leur entrée, que ça valse, que ça chante, et avant d'être amoureuse, je veux tomber amoureuse, comme la pluie battante d'un orage, je veux tomber d'amour des filles et des garçons, jouer à la marelle dans leurs sourires.

Et même si j'aime vivre dans le vide, au bord des falaises, dans des sortes d'existences où il y a peu d'humains et si peu d'indications que ça ne rentre dans aucun tiroir à étiquette, et même si j'ai aimé faire route seule et creuser mes terriers sans l'aide de personne, je sais maintenant qu'après quelques pas dans une ronde de couleur, je vais avoir envie de capturer quelqu'un, un corps à apprendre à toucher à aimer, et mieux que tout : à penser. Quelqu'un, à moi, pour quelques heures, quelques jours.

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://clignotants.cowblog.fr/trackback/3025867

 

<< Aujourd'hui | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | Quand on était plus jeunes >>

Créer un podcast