Mardi 25 décembre 2012 à 18:23

Finalement, j'aime ça, partir à pieds, le pouce levé. Savoir, que quoi qu'il arrive, il va falloir marcher dans cette direction là, ne surtout pas rebrousser chemin. L'autre matin, le froid s'était levé pour la première fois. Emmitouflée dans mon écharpe, je jouissais de ce beau spectacle empailleté. Un épi de soleil commençait à percer le jour. La campagne était sculptée de givre, infiniment immobile. Vie à l'arrêt. Apnée. Tout semblait prêt à se briser. Les tapis d'herbes dans les fossés retenaient leur respiration. J'étais le seul mouvement à l'horizon et me délectait de cette exclusivité. Joie.
Aujourd'hui, il pleut. Mais je m'en fiche, il ne fait pas froid. Je pose un foulard sur mes cheveux, je suis sereine, je suis partie tôt. Je m'étonne de la beauté des petits riens qui jalonnent la route, je jubile des miracles de la campagne, de sa générosité et de sa bonté. Je me glisse dans la cage thoracique de chaque matière qui m'entoure. La pluie pèse, lourde. Tout est moelleux, endormi, cotonneux. Je voudrais épouser ce paysage, déclarer mon amour à la pierre, embrasser la terre. La manger par poignées.
Où est mon appareil photo ? Cette rue qui sinue à plat devant moi appelle à devenir image. Le gris pommelé du ciel, le léger bandeau de brouillard qui rase l'horizon, le liserai vert des fossés qui danse avec la ligne goudronnée. Et ces fenêtres de bois vieux et gondolé dans leur cadre de tuffeau, et ces ronces, quelle grâce, ces ronces ! Perlées de gouttes d'eau, fortes et dessinées. J'aime cette atmosphère, ce clair de début de jour pas vraiment lumineux, ce gris ambiant qui n'a pas oublié d'être coloré.

J'en veux encore, encore, encore !

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