Jeudi 25 novembre 2010 à 0:05

Dehors il neige et ici je sens le souffle de chaque flocons. Il y a un vent dans ma chambre qui me glace le dos et joue avec mes cheveux, j'ai le bout du nez insensible. Le froid a une odeur que j'aime, un parfum d'oxygène; mais je me demande comment je vais tenir les saisons ici, si les murs les fenêtres les portes s'amusent sérieusement à laisser tout l'hiver du monde danser dans l'appartement.

Je dors nue, toujours, je suis incapable de rêver dans un pyjama un tee-shirt une culotte. Mon lit ressemble d'autant plus à un château fort, à une dune de sable du Sahara, au gros orteil d'un géant, je me glisse sous cinq couettes, je n'ai pas mangé mais garder les yeux fermés fait oublier la faim, et je prie pour que ce manège de froid soit une blague, pour que ce courant d'air reste derrière les fenêtres, que je me réveille demain et que tout soit miraculeusement isolé, et que je puisse à nouveau bouger sans craindre de fissurer mon petit corps congelé.

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