Dimanche 22 septembre 2013 à 21:34

J'ai enfilé le gilet du flohmarkt, il me tient chaud dans une douce odeur de lessive inconnue. Je vacille et je claque des dents, pourquoi une odeur de beurre me prend subitement la tête ? La maladie charrie son lot de nostalgie : depuis tout à l'heure, pliée en deux, je suis retournée à mon premier deuxième hiver berlinois, celui où Arian venait s'allonger à côté de moi la nuit. Il débarquait toujours tard, une bougie l'attendait allumée sur le bureau, c'était le temps où j'aimais encore écrire des sms. Et de nimbes en souvenirs, me réapparaissent des sensations comme si je les avais mangées hier : quand je me suis brûlée la main avec de l'eau chaude en faisant une bouillotte pour Marie, quand Corny m'a écrit Je veux dormir chez toi ce soir, quand je dormais dans ce lit-bateau-radeau au dessus du sol, avec le rideau qui ne ressemblait à rien, que j'avais assemblé de tout, et surtout d'étoiles. J'aimais tellement fermer ce rideau. J'aimais tellement n'être nulle part ailleurs que dans ce lit. Ma vie est une histoire de lits, il faut bien le dire. Ce soir, j'aimerai bien dormir à Paris, sur le canapé d'Anna, chouiner que j'ai la chouine. Ou à Moabit, avec une bougie qui s'éteint presque, mais pas tout à fait.

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