Samedi 4 février 2012 à 23:37

Corny, j'ai peur. Depuis quelques jours, quelques heures, je n'ai plus d'autres solutions que d'enfiler toutes tes angoisses tes colères tes blessures tes déceptions sur le fil de mes pensées, et de m'entournicoter dedans. Depuis quelques jours, quelques heures, j'essaie de me faire une raison, sans doute, d'imaginer que ça doit être ça, quelque chose d'impossible à construire entre nous, un équilibre qui prendrait infiniment la tangente. // Je me noie à l'instant dans une grippe et des larmes de mascara qui me colorent jusque le menton, je grelotte et tout est trouble, et paf, d'un seul coup je vois rouge, j'ai la nez qui saigne, comme ça, en abondance, ça saigne ça saigne, comme pour souligner le reste, comme pour dire Oui ça fait mal, comme pour me montrer à quel point ça m'atteint, ce que j'essaie de dire, ce que je veux formuler. // Je tente de me faire violence, de percevoir ta réalité, de passer à travers toi pour nous regarder. Je tente de me réveiller, et d'accepter que la fin soit envisagée, que ce soit une possibilité comme une autre, ou plus qu'une autre, que trois lettres signent l'arrêt de notre histoire. Qu'il y ait, quelque part dans le futur, proche ou lointain, un moment précis où nos deux vie bifurquent vers des ailleurs, et cette fois, définitivement chacun pour soi. Il y a quelque chose d'irrationnel dans cet essai de raisonnement, c'est complètement fou de m'habiller d'images comme celles-là, d'aller à l'encontre de ce que je crois de ce que je vois de ce que je ressens. Ça me fiche une trouille inouïe, une panique de débutante, un raz de marrée de raisons de craquer. J'ai la sensation d'être une gamine qui se persuade de penser à la manière des adultes. Mais je suis une gamine et je ne pense pas comme ça, je n'ai pas, en moi, ces angoisses ces colères ces blessures ces déceptions, et si j'essaie des les assimiler, de les faire miennes, si j'essaie à contre-coeur de les prendre pour réalité, si j'essaie à contre-raison de les intégrer dans une vision dite "objective",


alors, alors ça ne veut dire qu'une chose, qu'une seule,
la prochaine fois que tu me diras " Je ne veux plus "
je serai toute autant déchirée que les dernières fois
toute autant à pleurer à me défaire à m'enterrer
mais la prochaine fois que tu me diras " Je ne veux plus "
je te dirai " D'accord ".
Juste ca.

Et après, tu t'en iras.

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