et m'éteindre de fatigue et me réveiller de ne pouvoir dormir et me cogner à ton haleine et faire semblant de rêver et m'ennuyer finalement et rire seule et pas vraiment en silence et avoir envie de jouer et de gausser et oublier et ne pas compter les pas en dehors du chemin et compter les respirations revenues dans les poumons et sentir les nœuds dans la nuque et les épaules se défaire et imaginer tout ce que la vie doit peser pour que ce soit si emmêlé et penser que je te connais et me dire que je ne te connais pas et te réveiller totalement pour te demander comment s'appelle l'araignée qui monte à la gouttière et personne ne sait ça et bailler et bailler et bailler et bailler tant et tellement et n'être plus qu'un bâillement et que ça te fasse rire et est-ce que ça te fait rire et me dire qu'il faudra que je te remercie pour savoir remettre les choses en ordre comme ça et ne pas vouloir aller plus loin qu'ici et être là et trouver ça tellement drôle quand tu dis tu-veux-tu avec ton accent venu d'ailleurs, et bailler, bailler, bailler, les nuits ne sont plus des nuits elles sont des pages de pub étoilées, ça dure trois fois rien, juste assez pour être ennuyant mais pas assez pour endormir, les matins sonnent les cloches des journées qui naissent et passent et la fatigue reste. et ça penche encore un peu et ça penche moins mais encore un peu et attendre que la vie se remette à l'endroit complètement.