Mardi 26 janvier 2010 à 8:22

Ca va me faire bizarre, Arian, de me glisser dans mes draps et de te retrouver au coin de l'oreiller alors que tout en moi me crie de ne plus te voir avant quelques jours. Mon jean, aussi, ne jure que par l'odeur de ton canapé sur lequel j'ai passé trop d'heures ce matin, ça m'a fait bizarre tout à l'heure, quand j'ai serré mes genoux contre moi. Tiens, canapé bleu dans Sonnenburgerstr. 68 au niveau du genou. Inattendu mais logique.
Je perds beaucoup de cheveux en ce moment alors c'est sûr que j'en laisse partout chez toi, mais je me demande si tu retrouves mon parfum dans ton lit quand je ne suis plus là. Si oui, à quoi penses-tu ? Te souviens-tu que je te boudais, ai subitement arrêté de te parler, t'ai dit Laisse-moi juste assez sèchement pour te faire douter, et que, même si ça ressemblait à un jeu, tu t'aies demandé si ça n'était pas un peu sérieux ?

Deux mois avec toi, c'est gigantesque, pour moi. Et pourtant je n'ai pas peur de le dire, c'est passé très vite. Je t'aime. Seulement voilà, tu es aussi plein d'incertitudes, qui, additionnées aux miennes, me font des interférences et des déconnections dans la tête, les pensées, les. Je me mets à te courir après alors que je ne voudrais pas ça du tout, je voudrais te laisser en paix, que tu m'appelles quand tu en as envie.
Et à force d'avoir besoin de toi je me demande si tu as besoin que j'ai besoin, toi. Est-ce que ce n'était pas plus simple pour toi quand tu étais le seul à manifester tes désirs ?
 
Tu m'as eue avec des caresses, Arian, tu m'as apprivoisée à la tendresse, j'y ai pris goût et je ne le déplore pas. Ne m'en prive pas. Tu m'as serrée tellement fort dans tes bras, à m'en étouffer, tu m'a prise contre toi jusqu'à m'empêcher de bouger, pour que je ne fuis pas. Tu me libères, et je reviens. Ne me laisse pas. Le silence de ton corps me fait peur.

Je veux t'embrasser et tes mains dans mon dos, quand tu es à côté de moi sans être avec moi, ça me panique un peu. Rien n'est acquis, et je n'ai pas envie de tourbillonner et de repartir.

Peut-être qu'inconsciemment tu veux me montrer ça, que rien n'est acquis, que c'est peut-être à mon tour de te conquérir. J'essaie mais je n'y parviens pas, je ne crois pas que ça te plaise, ou alors je ne sais pas lire sur ton visage.

Tu sais, je crois qu'en fait, notre défaut, celui qui deviendra peut-être récurrent, sera celui de se ressembler.
Et quand je fais l'imbécile, que je t'embête tellement longtemps qu'à la fin tu ne ris plus, je. Je ne suis pas idiote. Je ne dis pas que je suis rudement intelligente; je dis que si au moment où je fais l'andouille, je ne sais pas où je vais; après coup, quand j'y réfléchis, je me rends compte que mes pitreries ont presque toujours un sens. Je me déconnecte et je fais le clown pour tenter de dire ce que je n'arrive pas à dire.
Il se trouve que tu n'es pas non plus idiot, que jusqu'à présent tu t'en es même sorti avec brio. Interprétation 20/20. Sauf quand tu es malade. C'est une circonstance atténuante, mais je t'en veux quand même. Tu vois, c'est malsain. Quand j'étais malade, tu es venu dormir contre moi alors que je crachais mes poumons. Maintenant que tu as aussi ton lot de douleur, je me fais plus silencieuse et plus douce, et pourtant j'exige encore. Tu vois, je ne contrôle plus vraiment tout.

Autre chose. Tes peurs me renvoient de plein fouet aux miennes. Tes échecs claironnent les miens. Je vais être franche, je n'ai pas envie d'échecs. C'est de la lâcheté, mais c'est comme ça. Alors déguisons-nous, tu veux, et puisque maintenant nous sommes à deux, chantons que ce sont des réussites. Il en faut peu pour réussir à se contenter de ce qu'on a, et de ce que à quoi on échappe. Pari lancé ?

Et puis, pour finir, s'il te plaît, ne me serre plus le bras comme tu l'as fait tout à l'heure, à me faire vraiment mal. Si fort, si fort, et puis plusieurs fois on s'est battus, et ce n'était pas moi qui avait déclenché la bagarre. C'était surprenant, j'y ai vu un signe, mais je n'ai pas réussi à épeler lequel. Du désir ?

Arian, fais-moi l'amour, mais ne me fais pas mal.

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