Lundi 4 octobre 2010 à 22:45

Je serre les points à travers les jours, je serre les dents au dedans des nuits, au point d'en oublier de respirer, tellement serré sans fin que je crois que tout va craquer, les petites coutures les unes après les autres comme un escalier de dominos qui dégringolent jusqu'à ce que s'effondrent à leur tour les grands contours. J'ai les mains fermement arrimées à l'horizon mais tout s'émiette comme une banquise de confettis, je m'accroche encore et encore comme si ne pas boire la tasse était possible, mais tout fiche le camp et je n'aurai pas la force de survivre dans ces histoires de grands. Alors je vais lâcher prise, laisser les marées m'emporter, laisser les caprices du monde me noyer, je vais aller là-bas où l'on n'a plus pied, rejoindre Ophélie au pays des enfants désarticulées. Et parfois, je voudrais pouvoir leur crier toute ma douleur au visage, qu'ils en respirent l'haleine amère, je voudrais déchirer les pages de leur quotidien, les gribouiller des tempêtes d'incompréhensions qui me submergent. Parfois je voudrais juste me jeter contre les murs que j'ai posés partout, me jeter dedans à en fracasser toutes mes envies de pleurer, me jeter dedans terriblement fort pour exploser, et m'éteindre dans un ultime incendie.

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